Salut Lucas, peux-tu te présenter ?
J’ai 26 ans, bientôt 27, et je joue au basket depuis tout petit, depuis que j’ai 4 ans. J’ai fait plusieurs clubs depuis, j’ai été formé à Montélimar, là où j’ai grandi, jusqu’au bac. Après je suis parti un an à Vichy pour les études et le basket en même temps. J’ai arrêté les études donc je suis parti ailleurs, je me suis réorienté une première fois, je suis parti à Marseille, où j’ai fait un peu de tout, j’ai fait U20, j’ai fait de la R2, de la pré-nationale, j’ai fait un peu de tout là-bas. J’ai aussi passé ma licence STAPS, en même temps. Après je suis parti un an à Sanary-sur-Mer, juste à côté en pré-nationale et on est monté en N3 avant de partir à Rodez pendant 3 ans. Puis je suis arrivé là cette année à Pornic en N2.
D’où vient ta passion pour le basket ? Est-ce qu’un sportif en particulier t’a inspiré ?
Alors, ça vient de mes parents, les deux étaient joueurs. Après je n’ai jamais vu ma mère jouer, parce qu’elle n’a pas repris après m’avoir eu, elle attendait mon frère et ma sœur ensuite. J’ai des souvenirs même quand j’étais tout petit d’aller voir des matchs de mon père. Je pense qu’à force de le suivre dans les gymnases, j’ai développé ma passion, ça vient sûrement de là. Puis après j’ai continué et je ne me suis jamais arrêté.
Tu joues actuellement pour le Pornic Basket Saint Michel. Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce club et comment décrirais-tu ton expérience là-bas ?
Déjà, la ville, le cadre de vie est top ici. Je n’ai jamais été autant dans le nord. J’ai toujours eu envie de jouer sur la côte ouest, peu importe, du nord au sud. J’ai toujours voulu aller vers l’océan. Donc voilà, tout ça a fait que c’était l’endroit idéal. Mine de rien, on fait une super saison. Donc c’était le bon choix, je pense. J’ai aussi rejoins Pornic car c’est un club qui est installé en N2 depuis une quinzaine d’année, ça a aussi beaucoup compté !
Peux-tu nous parler de cette saison avec l’équipe ? Vous avez réalisé une très belle saison malgré un effectif largement renouvelé. Comment expliques-tu cette performance ?
C’est que le coach a fait du super boulot. Franchement, du premier jour, enfin même avant le premier jour, il a construit son équipe super bien. C’est clair, le fait de renouveler autant de joueurs, c’est compliqué. Mais il a récupéré et il a formé un super groupe, autant sportivement qu’humainement. C’est ça qui a fait qu’on a eu des résultats comme ça. Parce que tout le monde tirait dans le même sens dès le premier jour. Il y avait une équipe avec que des super mecs. Il n’y a eu aucun groupe dans le vestiaire. Tout le monde était hyper soudé, etc. Dès le début, en fait, dès la prépa et franchement, toute l’année, ça a tenu comme ça. Le coach a fait du super boulot là-dessus. Et puis voilà, c’est ce qui nous a permis d’atteindre ce niveau.
Quelle était ta place dans l’effectif exactement ?
Alors moi je tournais au poste 4, j’étais avec plus ou moins de temps de jeu selon les matchs, et les titularisations parfois. Franchement, c’était une super saison. Je suis content de comment ça s’est passé. Après, on veut toujours jouer plus. Mais ça reste une bonne saison.
Récemment, tu nous as révélé que tu as un problème de santé au cœur qui pourrait mettre fin à ta carrière. Peux-tu nous en dire plus sur ce diagnostic et comment tu l’as vécu ?
Ouais, en effet, j’ai le syndrome de Marfan. C’est un syndrome génétique assez rare qui touche, si je ne dis pas de bêtises, à peu près une personne sur 5000, plus ou moins. Donc c’est assez rare. Cela touche en gros à plusieurs tissus. Ça dépend d’une personne à l’autre. Moi, je suis touché au niveau de l’aorte. J’ai donc l’aorte qui est dilatée. Je ne peux pas continuer le sport en compétition parce que, je risque une rupture d’anévrisme. Donc voilà, c’est des choses avec lesquelles on ne peut pas plaisanter. Forcément, c’est compliqué à gérer. Parce que c’est tout récent pour moi.
Comment cette nouvelle a-t-elle affecté ton quotidien et ta préparation aux matchs ? As-tu dû adapter ton entraînement ou ton mode de vie en conséquence ?
Non, pas particulièrement. Parce que je n’ai jamais été alerté par rapport à ça, dans le sens où moi, je ne sens rien du tout. Je n’ai aucun symptôme que je puisse ressentir ou quoi que ce soit. Et c’est juste sur un contrôle de routine que j’ai fait courant janvier, où on a commencé à me parler de devoir arrêter le basket. Donc après, ça s’est fait progressivement. J‘ai dû arrêter la musculation car elle était encore plus dangereuse que le basket, qui est déjà assez risqué à ce niveau là. Donc à part avoir arrêté ça aux entraînements, je ne peux pas vraiment faire plus attention, on va dire, parce que je ne sens rien, je n’ai pas de symptômes. Donc voilà, je ne ressentais rien. Et c’est là, depuis vraiment la fin de saison, maintenant, on m’a dit qu’il fallait vraiment arrêter complètement. Mais pas d’adaptation particulière, hormis ça, faire attention de ne pas prendre de coups, mais c’est compliqué. Il n’aurait pas fallu que je prenne un gros coup au niveau thoracique, mais on ne peut pas vraiment l’anticiper. Donc de mon côté, pas vraiment d’adaptation à ce niveau là.
Quels conseils donnerais tu à d’autres athlètes qui pourraient faire face à des défis similaires en termes de santé et de carrière ?
Honnêtement, c’est compliqué de donner des conseils, c’est vraiment tout récent pour moi, je suis encore assommé par cette nouvelle, donc c’est compliqué de donner des conseils. Mais je pense qu’il n’y a que le temps qui soigne vraiment. Il ne faut vraiment pas rigoler avec ça, ça ne vaut pas le coup de mettre sa vie en danger sur le terrain, on l’a vu avec Ludovic Vaty en début de saison. Ça m’a touché encore plus parce qu’il était dans notre poule. Le fait d’avoir ce diagnostic pendant l’année, forcément, ça me touche encore plus. Mais voilà, c’est un exemple comme quoi il ne faut pas pousser et aller à l’encontre de ce genre de choses. Cela ne vaut pas le coup. Mine de rien, son décès aussi tragique soit-il peut servir à prévenir et à sensibiliser sur la santé des joueurs. Cela m’a servi parce que c’est dur de devoir tout arrêter. Et le fait d’avoir vécu ça d’assez loin, mais d’assez proche quand même, je connais plusieurs joueurs de Toulouse qui ont joué avec lui, ça remet un peu la tête sur les épaules et on comprend qu’il ne faut pas à plaisanter avec ce genre de choses.
Avec cette nouvelle, as-tu commencé à réfléchir à ce que tu vas faire si tu dois arrêter le basket ? Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Déjà, je n’ai aucun diplôme dans le coaching. Ce n’est pas quelque chose qui m’avait particulièrement attiré. Enfin, ça me plaisait, mais pas plus que ça, en fait. Ça m’intéressait, mais pas au point de passer mes diplômes ou quoi que ce soit. C’est vrai que pour l’instant, ce n’est pas un truc qui me tente plus que ça. Après, je ne sais pas encore. Peut-être que j’y reviendrai, sûrement que j’y reviendrai plus tard. Parce que je pense qu’un jour, ça va bien finir par me manquer et que je serai obligé de remettre les pieds dedans. Je ne sais pas encore exactement. Après, la licence que j’ai actuellement, c’est une formation dans le sport, donc pas compatible non plus avec ma situation. Je compte me réorienter une nouvelle fois et partir sûrement dans l’immobilier. Donc, peut-être reprendre des études dans l’immobilier si j’arrive à m’inscrire à temps pour un BTS en alternance, voilà. Après je suis content d’avoir fini une belle saison, c’est quand même une bonne chose !
Comment as-tu entendu parler de Sportiw et quelle a été ta première réaction lorsque le concept t’a été expliqué ?
Je ne me souviens plus du tout, mais je crois que c’est sur les réseaux sociaux. Parce que ça fait un moment que je suis inscrit, plus ou moins au début. La plateforme m’a beaucoup aidé, ça fait 2 ans que je prends le premium les étés, et c’est vrai que ça permet d’avoir beaucoup plus de visibilité, pas mal de contacts, le site regroupe toutes les informations, et ça te permet d’avoir un CV hyper complet, ça permet à tout le monde d’avoir accès au CV, vidéos, statistiques. C’est vraiment pratique !
As-tu eu des contacts avec des clubs ou des coachs via Sportiw ?
Chaque année j’ai des contacts, j’en ai forcément plus depuis que j’ai le premium mais j’en ai toujours eu. Après ils aboutissent plus ou moins ou vont plus ou moins vers du concret. Mais oui j’ai eu pas mal de contacts avec des clubs différents et de niveaux différents grâce à Sportiw.
Merci beaucoup Lucas, qu’est-ce que nous pouvons te souhaiter pour l’avenir ?
Réussir à trouver quelque chose qui me motivait comme le basket, c’est difficile à dire au passé. Une nouvelle chose qui me donne l’envie de me lever comme le faisait le basket !
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