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Pierre Labbé : « S’appuyer sur une base solide ! »

Président délégué du Besançon Avenir Comtois en Nationale 1, Pierre Labbé s’est livré pour Sportiw sur la gestion du club à la tête duquel se trouve Philippe Tristram depuis sa création. Avec une saine et complice collaboration entre les deux hommes.
Entre l’importance accordée à la jeunesse, le modèle économique ou encore les objectifs du club, témoignage…

Bonjour Pierre, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Pierre Labbé. De base je suis journaliste et j’ai touché à pas mal de domaines de la profession. J’ai toujours été passionné par le sport et je souhaitais terminer ma carrière en gérant un service des sports, ce qui a été le cas à L’Est Républicain.

Je ne suis pas Bisontin, mais je suis très vite devenu amoureux de cette ville. Je me suis investi dans le basket, car je trouve que c’est le sport qui colle le mieux pour aller vers le haut niveau dans la ville de Besançon, si on prend en compte le budget nécessaire et le tissu économique et sportif bisontin. J’y crois, raison pour laquelle je milite depuis 10 ans à la cause du BesAC.

Comment est né le club du BesAC ?

Le BesAC est né de la fusion de 2 entités : la section basket du BRC, club omni-sports,  dirigée par Philippe Tristram, l’actuel et dynamique président du BesAC et le Besançon Athlétique Comtois, alors dirigé par François Lecuyer. Avec ces deux hommes, c’est ensuite devenu le Besançon Avenir Comtois et ce depuis 12 ans.


Former des jeunes, une priorité au BesAC ?

Nous avons effectivement la volonté de promouvoir la jeunesse ! Cette année en Nationale 1, nous avons par exemple Valentin Vitale Boiteux, issu des jeunes classes du club, puis passé par les centres de formation de Dijon et Limoges. C’est réellement pour lui, l’année de la confirmation. Il est revenu au BesAC pour continuer à apprendre, à s’aguerrir poursuivre sa progression !

Dans l’effectif, nous avons beaucoup de jeunes, parmi eux : Nikola Knezevic, Roman Huger, Mario Tonji ou encore Tom Mareschal, qui ont tous aux alentours de la vingtaine et qui ont un gros potentiel !

Pourquoi développer cet aspect régional ?

Comme je le disais, c’est vraiment une volonté cette année et à l’avenir de nous appuyer sur la formation. Sur 10 joueurs de l’équipe première en N1, nous avons 20% de joueurs régionaux. Pour encore améliorer cela, nous avons en projet de créer et  développer une filière de formation en collège et lycée. Nous allons très probablement aussi reprendre à notre compte dès 2022-2023, les U15 Nationaux (équipe où figurent les meilleurs régionaux de cette catégorie d’âge ). 

Il faut arriver à faire comprendre aux jeunes qu’avant d’arriver en Pro B, il faut déjà être un joueur confirmé de Nationale 1, à moins d’être un joueur vraiment exceptionnel et de pouvoir sauter les étapes.Pierre Labbé, président délégué du BesAC

Crédit photo : Téo SENECAT

Si l’on se penche sur le modèle économique du club, sur quoi repose t-il ?

Nous essayons de faire en sorte que le modèle économique soit viable, avec une partie de subventions qui correspond à 40% du budget (230 000€ de la ville et 80 000€ du département). Pour le reste ce sont des ressources propres, c’est à dire sponsoring, mécénat, buvettes, merchandising…

Le développement de notre réseau partenaires est très important, et c’est un secteur où nous devons trouver encore plus de mobilisation autour du club. A l’heure actuelle,le partenariat privé représente tout de même 300 000€ sur notre budget de 700 000€ !

Le COVID a bien failli perturber tout ça. Donc cette année, nous avons voulu laisser les partenaires reprendre leurs esprits et les laisser respirer avant d’aller les revoir seulement à partir de juillet. Cette stratégie a été appréciée et nous a permis de garder une grande fidélité de nos partenaires et d’en acquérir une trentaine de plus 

Comment vous aide la ville de Besançon ?

Bien évidemment, la Ville de Besançon nous aide principalement par le biais d’une subvention de 230.000 euros que j’ai déjà évoquée et la mise à disposition de la salle où nous disputons nos matches
Mais il y aussi des aides ponctuelles.

Ainsi la Ville nous a donné un gros coup de main pendant le confinement en mettant à notre disposition la cellule vidéo de l’Université de Franche-Comté pour la retransmission en live des matches. Un travail de grande qualité, de top niveau même, avec 6 caméras, une véritable régie, quelque chose d’exceptionnel pour de la Nationale 1 !

D’ailleurs, on n’a pas voulu cesser ces lives et avec les moyens du club, nous retransmettons depuis septembre chaque match de N1 en direct sur Facebook .

Avec ce que nous offrait la ville pendant le confinement en termes de qualité et de potentiel, cela a permis de faire vibrer notre public, nos supporters à distance, de rester avec eux, ensemble, mais aussi de mettre en valeur nos partenaires et de les mettre en avant de manière différente par rapport à une saison normale.

La ville manifeste, à la hauteur qu’on connait,  l’envie  de nous aider sur le chemin de l’objectif haut niveau, sur un secteur où l’on connait la concurrence forte du hand féminin et masculin, mais aussi de deux clubs de football.
Le bémol est le fait que nous jouons dans un gymnase devenu obsolète, où on se cogne la tête partout en termes de développement et d’accueil. On essaie de convaincre les élus de la nécessité d’un nouvel équipement.

Comment performer du mieux possible avec un budget limité ?

Il faut essayer d’être plus malin que les autres au moment du recrutement ! Essayer de faire des coups, cela demande beaucoup de travail. Nous avons aussi la chance d’avoir un coach d’une certaine réputation, puisqu’il a été coach en Pro A, et cela aide aussi à convaincre certains joueurs de porter le maillot de Besançon.

En Nationale 1, j’imagine que l’apport des bénévoles est extrêmement important ?

Il est plus qu’important. Il est essentiel, primordial. A notre niveau, nous ne pouvons nous permettre d’avoir des salariés à tous les postes et nous devons nous appuyer sur les bénévoles. Sans les bénévoles, il n’y aurait pas de club et on peut les remercier fort. Nous en avons une cinquantaine. Mais il en faudrait encore plus, c’est un enjeu majeur. Car il n’y a pas que la Nationale 1.

Nous avons à faire tourner un club de 350 licenciés avec 17 équipes. Et actuellement, il est de moins en moins facile de convaincre de nouveaux bénévoles de nous rejoindre.
D’autre part, nous essayons de ramener de la compétence dans notre comité directeur. Cela aussi, c’est un axe de travail.

Quels sont les objectifs à court, moyen et long terme du BesAC ?

Nous sommes obligés de construire notre projet vers la Pro B pierre par pierre, sans brûler les étapes, avec patience et méthode.  L’objectif premier est de continuer à structurer le club encore davantage, à le professionnaliser et ensuite nous pourrons envisager une montée en Pro B. Mais il ne faut pas se brûler les ailes en voulant aller trop vite ! Il faut avant tout s’appuyer sur une base solide et ne pas mettre toutes ses billes sur le sportif. Dès lors, on travaille sur le développement du secteur commercial, sachant que l’argent reste le nerf de la guerre…


Sportivement, pour cette saison 2021-2022, nous allons essayer d’abord d’assurer au plus vite le maintien et d’éviter la poule de play-down. Mais je crois que nous avons le potentiel pour réaliser le meilleur classement de nos quatre saisons années passées en Nationale 1.


Merci beaucoup à Pierre Labbé d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et ainsi nous en apprendre davantage sur la gestion d’un club en Nationale 1.

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