Arrivé cette saison au Aias Evosmou (D2 grecque) en provenance de l’Alliance Montréal, James Jean-Marie nous raconte la transition entre les deux continents. Un entretien exclusif livré pour Sportiw !
Peux-tu nous parler brièvement de ton parcours ?
A mes 17 ans, j’ai eu la chance de partir jouer au basket aux États-Unis. J’ai fini mes années aux lycées puis j’ai fait deux ans à la FAC au Junior College, j’ai joué trois ans à la National Junior College Athletic Association (NCAA), en division 1. D’abord, j’ai évolué au San Diego Toreros, puis j’ai été transféré à l’université d’Hawaii. Ensuite, j’ai été diplômé de l’université de Portland où j’ai joué pour les Vikings de l’Université d’État de Portland.
J’ai aussi joué pour Vincent Lavandier à l’Alliance Montréal, il m’a aidé à me préparer pour jouer en Europe et avoir un jeu plus tactique. Cela m’a permis de signer un contrat professionnel en deuxième division en Europe, en l’occurence en D2 grecque.
Pourquoi as-tu décidé de rejoindre l'Europe ?
Dans un premier temps, je souhaitais aller en France. Mais il y a eu des difficultés du fait que j’ai un passeport Haïtien. Mon agent a donc regardé dans d’autres pays et j’ai reçu plusieurs propositions de club en Grèce et dans d’autres pays. Mon choix s’est porté sur cette équipe car c’était intéressant pour moi, notamment sur l’aspect basket, où il y avait de belles choses à développer.
"Avoir été en NCAA a vraiment été une belle expérience , le niveau est très élevé, ça m’a aidé à me développer."
Cet été avec Vincent Lavandier (son coach à Montréal), j’ai vraiment pris le temps d’apprendre et de comprendre le basket européen car c’est deux façon de jouer distinctes.
Quelles sont les différences entre le basket en Europe et en Amérique ?
Je pense que jouer en Europe c’est plus difficile, parce que les défenses sont vraiment plus rugueuses. Quand tu joues en Amérique, le terrain est plus ouvert, c’est plus un jeu un contre un. En Europe, c’est plus tactique et les défenses sont plus intelligentes.
"J’ai découvert un basket plus défensif, tandis que sur le continent américain, le terrain est plus ouvert !"
Au niveau des entraînements, as-tu noté des différences ?
Entre la NCAA et la Grèce, il y a bien évidemment des différences. Les entraînements sont plus exigeants en NCAA, on court beaucoup. Ici (en Grèce), c’est différent, on s’entraîne deux fois par jours. Le matin, on fait de la musculation, puis l’après midi, on s’étire et on fait des 1 contre 1, 2 contre 2, 3 contre 3 ou 4 contre 4. C’est une manière de travailler qui me convient mieux !
Quelle est selon toi la plus grande différence en terme de jeu entre les 2 continents ?
Premièrement, c’est très différent avec le pick and roll en Europe. Le travail d’équipe est plus important, là où en Amérique l’attention se concentre sur le meilleur joueur de l’équipe qui a tendance à garder le ballon.
"L’esprit d’équipe est moins présent aux États-Unis. En Europe, tout le monde a un rôle et sait ce qu'il doit faire pour l'équipe à chaque match. Tout le monde touche le ballon au moins une fois dans l'action."
Quels sont les aprioris qu'ont les américains vis à vis du basket européen ?
Du côté du Canada, ils pensent que les équipes européennes sont moins fortes que celles de leur championnat. Je pense que cela vient du fait qu’ils aient des joueurs plus athlétiques et plus grands. Aussi, ils pensent que le championnat américain est plus élevé que le championnat européen. Il faut vraiment venir jouer en Europe pour comprendre la différence et voir que le niveau est aussi très élevé !
Quel message as-tu à faire passer aux joueurs américains qui souhaitent venir jouer en Europe ?
C’est une très belle expérience, avoir la chance d’expérimenter une nouvelle culture, de voir un nouveau pays, de rencontrer de nouvelles personnes, travailler avec différents coaches… Honnêtement, ça fait un mois et quelques semaines que je suis en Grèce et j’adore ! Les premières semaines ont été une période d’apprentissage pour moi. Maintenant, je pense que j’ai trouvé ma place, et j’adore l’expérience que je vis en ce moment !
Un dernier conseil pour conclure ?
Je dirais qu’avant de venir joueur en Europe, il faut prendre le temps de comprendre comment ça fonctionne ici. Regarder des matchs, analyser comment joue la défense, vraiment prendre le plus d’informations possible avant de venir. J’ai eu la chance d’apprendre dès cet été, mais pour quelqu’un qui n’a aucune connaissance de l’Europe, ça peut être difficile de se lancer, mais il ne faut pas hésiter !
Merci à James Jean-Marie pour son temps et ses réponses pertinentes !
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